Entre 1995 et 2008, la banque Bacob, devenue ensuite Dexia (aujourd’hui Belfius) lève environ 900 millions d’euros auprès de 800.000 épargnants au profit du groupe Arco.
Plus de 80% de cet argent a été investi progressivement dans la banque elle-même. Bien que la banque et le Groupe Arco continuent de promouvoir aux coopérateurs le caractère sans risque de leur investissement, le profil de risque de l’investissement était en réalité très élevé dès le départ.
Et les risques n’ont cessé d’augmenter. En pleine crise financière le groupe Arco prend part au sauvetage de Dexia et injecte 350 millions d’euros supplémentaires dans la banque en juillet 2008. Ces 350 millions d’euros provenaient principalement d’un emprunt contracté par le Groupe Arco auprès de … la banque Dexia elle-même. Dexia doit être démantelée fin 2011 et Arco reste avec une participation sans valeur et des dettes énormes vis-à-vis de Dexia (aujourd’hui Belfius). Befius a déjà récupéré la majeure partie de ses créances, mais les coopérateurs ont perdu toute leur mise.
Pour éviter que les coopérateurs ne retirent leur argent d’Arco, le gouvernement belge garantit le capital des coopérateurs en 2008. Le gouvernement est toutefois averti par plusieurs organes officiels que cette garantie serait illégale, mais il n’avertit pas les coopérateurs. Ce n’est qu’après la mise en liquidation d’Arco et la suspension des retraits des coopérateurs que le risque d’illégalité de la garantie est rendu public. A ce moment-là, l’argent des coopérateurs était déjà parti en fumée.
Après que la garantie d’Etat soit déclarée illégale par la Commission Européenne en 2014, le gouvernement belge promet de compenser les coopérateurs. Mais cette promesse est retirée en 2018.
Aujourd’hui encore, l’aveuglement des dirigeants du Groupe Arco et de Belfius quant à leur responsabilité dans ce scandale, la légèreté avec laquelle nos politiciens ont traité l’affaire, et le sentiment d’impunité que cela créé, nous fait penser que ce genre de scandale pourrait tout à fait à nouveau survenir à l’avenir.
Pour Deminor, il est inconcevable de ne pas essayer de faire bouger les lignes dans ce dossier. Il en va de nos valeurs primaires, de notre raison d’être. Mais nous pensons que seule une mobilisation massive nous permettra de conscientiser les responsables de ce fiasco de l’ampleur des dommages qu’ils ont causés. Il n’est pas trop tard pour que les 800.000 coopérateurs lésés se réveillent.